Place de la Bastille à Place des Vosges. Histoire

Place de la Bastille - Place des Vosges

By AlNo via Wikimedia Commons

 

Balade-itinéraire.

 

Cette page est la 4ème partie de la promenade :

Notre Dame de Paris à Place des Vosges via Mémorial de la Déportation, Île St Louis, quartier Arsenal et de la Bastille.

Cette promenade peut aussi être faite indépendamment des 3 autres parties décrites dans l’itinéraire complet. Pour revenir ou consulter les autres parties, cliquez sur le lien en face de chacune d’elle.

 

1ère partie : Mémorial des martyrs de la déportation et Notre Dame

Mémorial des martyrs de la déportation et Notre Dame

1. Notre Dame de Paris

2. Square Jean XXIII

3. Mémorial des martyrs de la déportation – Square de l’Ile-de-France

4. Mémorial des martyrs de la déportation – Monument

 

2ème partie

https://paris-guide-web.com/ile-saint-louis/

5. Ile Saint-Louis

6. Musée Adam Mickiewiczs

7. Quai de Béthune n° 24

8. Eglise Saint-Louis-en-l’Île

9. Hôtel de Lauzin

10. Hôtel Lambert

 

3ème partie

https://paris-guide-web.com/bibliotheque-arsenal-2/

11. Caserne de la Garde Républicaine

12. Pavillon de l’arsenal

13. Bibliothèque de l’Arsenal

14. Bassin de l’Arsenal et jardins

15. Opéra Bastille

 

4ème partie : Place de la Bastille à Place des Vosges. Histoire

16. Place de la Bastille

17. Bastille

18. Colonne de Juillet

19. Place des Vosges

 

 

 

Cette 4ème partie de promenade “Notre Dame de Paris à Place des Vosges via Mémorial de la Déportation, Île St Louis, quartier Arsenal et de la Bastille” commence Place de la Bastille.


16. Place de la Bastille

Position GPS : 48° 51′ 11″ N 2° 22′ 09″ E :
Accès
Métro : ligne 1, 5 et 8  (Station Bastille)
RER :
Bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91 et Balabus
Parking : assez nombreux à proximité

 

Place de la Bastille - Place de la Bastille la nuit

By David Monniaux via Wikimedia Communs

Une fortification placée sur les remparts de Paris est construite de 1370 à 1383 sous Charles V. Transformée en prison par Richelieu, la Bastille est prise d’assaut le par la population du Faubourg Saint-Antoine, ce qui est considéré habituellement comme le premier acte de la Révolution française. La destruction de la prison commence le 15 juillet 1789 pour se terminer en 1806. Le 14 juillet 1790, l’entrepreneur privé Palloy organise une fête parallèle à la Fête de la Fédération qui elle se tient au Champ de Mars: une tente est plantée au milieu des ruines avec un écriteau « ici on danse ». Il s’agit du premier bal du 14 juillet qui demeurera une tradition jusqu’à nos jours.

En prairial de l’an II, pendant la Grande Terreur, la guillotine quitte la place de la Révolution, pour s’installer sur le terrain en friche de la place de la Bastille. Les habitants protestent et celle-ci ne put fonctionner que trois jours et faire seulement 75 victimes, avant d’être réinstallée Place du Trône-Renversé.

Napoléon, dans ses projets de réaménagement de Paris, projeta en 1808 d’y construire un monument en forme d’éléphant de 24 m de haut avec le bronze de canons pris aux espagnols, pour en faire le pendant, à l’est de Paris, de l’Arc de Triomphe construit à l’ouest. Une maquette en plâtre grandeur nature due au sculpteur Pierre-Charles Bridan fut élevée. Le roman de Victor Hugo Les Misérables nous en conserve le souvenir, par l’abri qu’il fournit à Gavroche. Ce monument fut abattu en 1846.

Note : randonnées à roller

Si la météo le permet, une grande randonnée à roller est organisée chaque dimanche après-midi, par l’association Rollers et Coquillages, 37 boulevard Bourdon, 75004 Paris (Permanence le dimanche de 13H à 14H30 et de 17H30 à 18H – Pas de téléphone – http://www.rollers-coquillages.org/contact). Elle démarre à 14 h 30 des abords immédiats de la place, pour un trajet sécurisé d’une vingtaine de kilomètres dans les rues de Paris. Cette randonnée est devenue un rendez-vous des adeptes du roller venant du monde entier.

 


17. Bastille

Position GPS : 48° 51′ 11″ N 2° 22′ 09″ E :
Accès
Métro : ligne 1, 5 et 8  (Station Bastille)
RER :
Bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91 et Balabus
Parking : assez nombreux à proximité

Nous devons ici faire appel à notre imagination : il ne reste rien de la Bastille, seulement des récits et des documents, mais aussi un pavage spécial dessiné sur la partie ouest (Côté rue du Saint Antoine) de la place de la Bastille afin de matérialiser sur le sol, les contours de la forteresse.

Place de la Bastille - Bastille_plan de masse_labelled

Par Plan.bastille.Saint.Antoine.Paris.png: via Wikimedia Commons

Note

La station de métro ligne 5 possède, sur le quai direction Bobigny, des fondations d’un des murs de contrescarpe de l’ancienne prison de la Bastille, découverts lors de la construction de la ligne en 1905. Des lignes jaunes tracées au sol marquent les contours de l’édifice. La station expose également diverses vues de l’ancienne forteresse.

La Bastille (ou Bastide) Saint Antoine était une forteresse avec 8 tours, construite entre 1370 à 1383 sous Charles V, sur le mur d’enceinte de l’époque. De 66 mètres de long pour 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur au niveau des tours, elle était entourée d’un fossé de 25 mètres de largeur par 8 mètres de profondeur alimenté par les eaux de la Seine. L’entrée était face à la rue Saint Antoine et donnait sur la Cour de l’Avancée qui abritait des boutiques et une caserne.

Etant d’aucune utilité militaire – “assiégée, elle s’est toujours rendue” (Ce fut le cas de nombreuses fois au cours de son histoire), la Bastille fut utilisée occasionnellement comme prison dès le règne de Louis XI, mais c’est le cardinal de Richelieu qui la transforma en prison d’État à laquelle restent attachées les lettres de cachet (Lettres signées du roi ou le plus souvent de ses ministres, ordonnant un emprisonnement sans jugement).

La Bastille était une prison plutôt confortable pour les personnes de qualité (nobles, grands bourgeois) emprisonnés dans les cellules (au nombre de 42). Ces prisonniers là mangeaient tous les jours “à la table du gouverneur” (non avec lui mais bénéficiant du même repas que lui). Ces cellules disposaient de grandes pièces et d’un domestique si ce dernier acceptait de suivre son maître. Les prisonniers royaux étaient autorisés à correspondre avec l’extérieur, recevoir des visites et jouissaient d’une relative liberté de mouvement au sein de la forteresse. Le marquis de Sade y fut détenu cinq ans et demi.

La Bastille comportait également depuis la fin du XVIIème siècle un quartier beaucoup moins agréable pour les prisonniers communs. Ceux-ci vivaient de la charité et du “pain du roi”, y étaient parfois enchaînés. On les appelait les « pailleux », car ils dormaient sur de la paille que l’on changeait une fois par mois. La prison disposait aussi de six cachots (et non d’oubliettes), dont un aménagé en salle de torture, situés à six mètres de profondeur au niveau des douves et qui servaient de punition aux prisonniers insubordonnés. Louis XVI fait supprimer ces cachots, tout comme la question et les lettres de cachet le .

L’arrivée d’un nouveau prisonnier était annoncée par une sonnerie de cloche. Les boutiques avoisinantes (notamment les échoppes le long du fossé qui sont louées par le Gouverneur) fermaient alors et les gardes se couvraient le visage pour ne pas voir le visage du nouveau venu. Ce culte du secret s’appliquait également l’enterrement des prisonniers de nuit sous de faux noms – très peu d’entre eux moururent entre les murs de la Bastille. Il participa grandement au mythe actuel de l’homme au masque de fer (Prisonnier supposé proche du pouvoir (Frère de Louis XIV ???) enfermé par lettre de cachet en 1660 environ et décédé le 19 novembre 1703. C’est Voltaire qui a lancé la légende)

Les récits “anti-bastillonnaires” se multiplient à partir du milieu du 18ème siècle et créent “l’image” noire de la Bastille. Cependant, un historien qualifie la Bastille de rendez-vous des intellectuels puisque s’y retrouvaient aussi bien Voltaire (par deux fois en 1717 et 1726) que des pamphlétaires comme Linguet ou Brissot, victimes de la censure.

C’était aussi un gouffre financier pour Louis XVI, en raison à la fois du traitement du gouverneur d’environ 60 000 livres mais aussi de l’entretien du personnel, nombreux, ou de la nourriture. Le ministre Necker,  souhaitait la faire abattre dès 1784.

Vu le nombre de ses cellules, la prison ne peut accueillir plus de 45 prisonniers “royaux” en même temps. Du XIVeme au milieu du XVIIeme siècle, elle aurait reçu 800 prisonniers, 5 279 entre 1659 et 1789 (avec une durée moyenne de détention de quelques mois à deux ans : 57 % des prisonniers restent moins de 6 mois), 2 320 sous Louis XIV, 1 459 sous la Régence, 1 194 sous Louis XV et 306 sous Louis XVI.

Place de la Bastille - Bastille extérieur_1790_or_1791Le 13 juillet 1789 des émeutiers venant du faubourg Saint-Antoine avaient récupéré des armes aux Invalides. Le 14 juillet ils prennent d’assaut la Bastille pour avoir de la poudre. Ils libérèrent aussi les sept prisonniers de la forteresse.

Après une négociation qui n’aboutie pas, les émeutiers emmènent le gouverneur Bernard-René Jordan de Launay place de Grève et lui tranche la tête.

Les révolutionnaires auxquels se sont ralliés certains membres de la garde bourgeoise et des Gardes Françaises s’emparent notamment de ses archives, les dispersent en partie (avec les meubles et la vaisselle) dans les fossés de la forteresse mais les collectionneurs, notamment Beaumarchais, mettent rapidement la main sur certaines. Dès le 15 juillet, les autorités municipales tentent de les récupérer. Elles sont conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal (Voir ci-dessus) en 1798 et cataloguées depuis le XIXeme siècle (60 000 dossiers comprenant 600 000 feuillets, essentiellement des lettres de cachet, interrogatoires, suppliques au roi, rapports de police, correspondances de l’embastillé).

La démolition de la Bastille commença le 15 juillet 1789 par un entrepreneur privé qui vendit une partie des pierres en guise de souvenirs (pierres sculptées représentant la Bastille en miniature), dont un certain nombre en province. Le chantier de démolition dura jusqu’en 1806La plus grande part a servi à construire le pont de la Concorde. Le marquis de La Fayette envoya une des clés de la Bastille à George Washington, premier président des États-Unis. Elle est exposée à sa résidence de Mount Vernon, transformée en musée. Le carillon quant à lui se trouve actuellement au Musée européen d’art campanaire, à L’Isle-Jourdain (Gers)

Le peuple avait depuis longtemps fantasmé sur les détenus de la Bastille (Ex : l”homme au masque de fer !). Le 14 juillet 1789, il y avait en tout et pour tout 7 “embastillés” : quatre faussaires,  le comte Hubert de Solages, criminel enfermé durant l’Affaire de Solages – de Barrau (Affaire trouble d’inceste et jamais vraiment élucidée) à la demande de son père, Auguste Tavernier, supposé complice de Robert-François Damiens l’auteur d’une tentative d’assassinat sur Louis XV, le comte de Whyte de Malleville, embastillé pour démence à la demande de sa famille. Juste après leur libération, les deux derniers furent internés à l’asile de Charenton.

Les révolutionnaires sont tellement déçus de trouver si peu de prisonniers sans prestige qu’ils en inventent un faux, appelé comte de Lorges, supposé croupir enchaîné au fond d’un cachot depuis des années.

Un an plus tard, le 14 juillet 1790 fut organisé au Champ de Mars (Près de la Tour Eiffel qui n’existait pas encore !) “la fête de la Fédération”. Ce n’est qu’en 1880, lors des débats parlementaires pour l’adoption d’une fête nationale, que la date du 14 juillet 1789 ne faisant pas l’unanimité parmi les députés conservateurs de l’opposition. a été “rapprochée” de la date du 14 juillet 1790, dans un esprit de consensus afin de laisser aux Français le choix de commémorer soit la date de 1789, soit celle de 1790.


18. Colonne de Juillet

Position GPS : 48° 51′ 11″ N 2° 22′ 09″ E :
Accès
Métro : ligne 1, 5 et 8  (Station Bastille)
RER :
Bus : 20, 29, 65, 69, 76, 86, 87, 91 et Balabus
Parking : assez nombreux à proximité

ArchitecteJean-Antoine Alavoineé et Joseph-Louis Duc

 

Contrairement à la Bastille, la Colonne de Juillet est bien réelle. Elle est inspirée de la colonne Trajane de Rome. La première pierre de la Colonne fut posée le 27 juillet en 1831, en l’honneur des Trois Glorieuses de l’année précédente. Elle fut élevée sur la place de la Bastille entre 1835 et 1840 en commémoration des trois journées de la révolution de juillet 1830 qui amenèrent la chute de Charles X et l’instauration de la monarchie de juillet, avec le règne de Louis-Philippe Ier, duc d’Orléans, devenu roi des Français.

Place de la Bastille - Colonne de Juillet - Socle

Antoine-Louis Barye [CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons

Sur une plaque, au bas de la colonne, il est écrit : “À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830” puis suivent les noms des victimes de ces journées révolutionnaires.  Le sommet est orné d’une sculpture en bronze doré d’Auguste Dumont : Le Génie de la Liberté. Au dessous est construite une nécropole accueillant les corps de révolutionnaires tombés pendant les journées de juillet.

Sous le 1er Empire on avait projeté de construire une fontaine surmontée d’une sculpture d’éléphant militaire à l’antique en bronze. La première pierre du socle fut posée le  

Pour l’inauguration, le , le gouvernement français voulut célébrer en grandes pompes le transfert des corps des révolutionnaires tués en 1830. Le ministre de l’intérieur Charles de Rémusat commanda une symphonie à Hector Berlioz qui composa la Grande symphonie funèbre et triomphale.

Après la révolution de 1848, on y ajouta 196 dépouilles des victimes des émeutes qui renversèrent Louis-Philippe, les 23 et 24 février. Et le 27 février, la Deuxième République fut proclamée devant la Colonne. En juillet 1848, les Parisiens promenèrent le trône du roi Louis-Philippe parti en exil. Ce trône fut finalement brûlé au pied de la Colonne de Juillet.

Pendant le siège de la capitale par les troupes prussiennes (Septembre 1870 à la fin janvier 1871), la place de la Bastille et sa colonne demeurèrent des signes d’appartenance essentiels aux républicains parisiens. Les 24, 25 et 26 février 1871, alors que le gouvernement de la Défense nationale signait un armistice contraignant avec le chancelier Bismarck, la commémoration de la révolution de 1848 et de la proclamation de la Seconde république le 24 février 1848 rassembla plusieurs milliers de gardes nationaux. La présence alors d’un agent de la sûreté, le brigadier Bernardin Vincenzini, pendant la célébration, fut perçue comme une provocation. Il y fut victime d’un lynchage violent, puis mit à mort par noyade.

Place de la Bastille - Colonne de Juillet

By Kaihsu Tai via Wikimedia Commons

Après le 18 mars et l’installation de la Commune élue à partir du 28 mars, le lieu et son monument demeurèrent “le cœur du Paris populaire”, où continuèrent de se réunir gardes nationaux fédérés et chalands pour des réunions ou des manifestations. Située au carrefour des quartiers les plus communalistes de la capitale, la Bastille fut un des points stratégiques où les armées du gouvernement de Thiers firent face à une résistance farouche, lors de la “Semaine sanglante” (Massacre des communards par l’armée régulière répondant aux ordres du gouvernement légal du pays, dirigé par Adolphe Thiers. Ce massacre qui fit des dizaines de milliers de victimes fusillées sans jugement du 22 au 29 mai 1871 (environ 30 000).

La hauteur totale de la Colonne de Juillet est de 50,52 m. en comptant l’ensemble de la structure qui enjambe le canal.

  • La colonne se situe au dessus du Canal Saint-Martin destiné à la “fontaine de l’éléphant” de Napoléon, et son socle renferme les anciens caveaux bâtis afin de laisser passer les canalisations, les restes des 504 victimes des journées révolutionnaires de juillet 1830 transférées depuis le jardin de l’infante (Il se peut d’ailleurs qu’avec les restes des victimes, des momies égyptiennes rapportées par Napoléon ont été transférées sous la colonne par erreur). Ont été ajoutées environ 200 dépouilles de la Révolution de 1848.
  • Le premier soubassement est en marbre rouge, circulaire
  • Le deuxième soubassement en marbre blanc, circulaire et haut de 3 mètres. Sur sa corniche: 24 têtes de lions dont la gueule ouverte décharge les eaux de pluie.
  • Le troisième soubassement carré, en marbre blanc, porte 24 médaillons circulaires représentant : la Croix de Juillet, une tête de Méduse, la Charte de 1830 et la balance de la justice.
  • Le socle de la colonne est en bronze. Il est surmonté de 4 coqs gaulois, placés aux angles et comporte une sculpture de lion par Antoine-Louis Barye.
  • Le fût de la colonne est en bronze, d’une hauteur de 23 mètres et est formé de 21 tambours cylindriques. 4 colliers divisent le fût en trois parties symbolisant les Trois Glorieuses, et où sont gravés les noms des 504 victiPlace de la Bastille - Génie de la Libertémes des journées révolutionnaires de juillet. Sur ces colliers sont 16 têtes de lions, qui éclairent l’intérieur de la colonne.
  • Le chapiteau composite, avec au milieu de chacun des côtés du tailloir une tête de lion surmontant un petit Génie qui orne la corbeille du chapiteau.
  • La balustrade qui sertit le tailloir entoure un lanternon que surmonte une boule, portant elle-même Le Génie de la Liberté.
  • Le Génie de la Liberté représente “la Liberté qui s’envole en brisant des fers et semant la lumière”. Il est nu, le pied gauche posé sur la sphère, la jambe droite levée, les ailes déployées, une étoile sur le front. Il tient dans la main gauche une chaîne brisée et de la droite le flambeau de la civilisation. Cette sculpture en bronze doré a été réalisée par Auguste Dumont

 

Sur votre gauche, prenez ensuite la rue Saint Antoine jusqu’à la rue des Tournelles sur votre droite jusqu’à la Place des Vosges.


19. Place des Vosges

75004 PARIS
Position GPS : 48° 51′ 20.34″ Nord2° 21′ 55.77″ Est
Accès
Métro : ligne 8 (Station Chemin Vert)
RER :
Bus : 29, 69, 76, 96, Balabus
Parking : assez nombreux à proximité
Architectes : Louis Métezeau, Androuet du Cerceau et Claude Chastillon

 

La Place des Vosges est le joyau du quartier du Marais, qui pourtant ne manque pas d’attraits !

C’est aussi la place la plus ancienne de Paris, juste avant la place Dauphine. Commencée en 1605 (Terminée 2 ans après l’assassinat d’Henri IV en 1612, à l’occasion des fiançailles de Louis XIII et d’Anne d’Autriche), elle est la sœur jumelle de la place Ducale de Charleville-Mézières construite en 1606.

Elle doit son existence à un tragique accident : le 20 juin 1559, lors d’un tournoi célébrant le mariage de sa fille (Élisabeth) avec Philippe II d’Espagne, le roi Henri II est gravement blessé par une lance à la tête. Il meurt à l’hôtel des Tournelles (Actuel emplacement au nord de la Place des Vosges) dans d’atroces souffrances le 10 juillet 1559. Sa veuve, Catherine de Médicis délaissa cette résidence royale transformée en dépôt de poudre puis vendue pour financer l’édification d’un palais à l’italienne, les Tuileries.

En août 1603, Henri IV tente de réutiliser une partie des bâtiments restant pour y créer une manufacture de fils de soie, d’or et d’argent, qui périclita malgré les deux cent ouvriers italiens qui y travaillaient. Le 4 mars 1604 Henri IV rédigea un édit faisant donation d’une parcelle de 6 000 toises aux principaux nobles pour qu’ils y construisent des pavillons, à la condition de respecter le tracé conçu par les architectes Androuet du Cerceau et Claude Chastillon, les matériaux à utiliser et les dimensions principales.

Lors de la Révolution française, elle est successivement rebaptisée « place des Fédérés », « place du Parc d’Artillerie », « place de la Fabrication-des-Armes » et « place de l’Indivisibilité ». En 1800, elle est renommée « place des Vosges » en l’honneur du département des Vosges, le premier à s’être acquitté de l’impôt sous la Révolution française

C’est une place presque carrée (127 sur 140 mètres de côté), bordée d’immeubles d’habitation de deux étages en briques rouges à chaînages de pierre calcaire blanche et toits d’ardoise bleue très pentus, aux fenêtres à petits carreaux, d’une grande unité de présentation. L’édit royal du 17ème siècle, a imposé l’unité de la composition des bâtiments et la hauteur uniforme, à l’exception du pavillon du roi, au centre du côté sud (le plus élevé de tous) et du pavillon de la reine, qui lui fait face sur le côté nord, qui sont volontairement plus élevés. Les pavillons actuels font quatre travées de largeur, ils sont composés d’un rez-de-chaussée à arcades, de deux étages carrés et de deux étages de comble.

Le centre de la place des Vosges est occupé aujourd’hui par le square Louis-XIII, bordé de rangées d’arbres, avec au centre quatre fontaines au milieu de pelouses et une statue équestre de Louis XIII. Cette statue, œuvre de Charles Dupaty, et qui fut terminée par Jean-Pierre Cortot a été installée en 1825. La première statue datant de 1639 avait été détruite pendant la Révolution.

De nombreuses personnalités ont habité Place des Vosges : Georges Simenon, Colette, Victor Hugo, Annie Girardot et bien d’autres. Aujourd’hui des noms connus y résident ou résidaient encore récemment : Dominique Strauss-Kahn et son ex-épouse Anne Sinclair, Jack Lang, etc.

Ci-dessous la liste des hôtels.

Côté impair
N°1 : le Pavillon du Roi

Construit aux frais de la couronne et achevé en 1608, le pavillon du roi n’a jamais été habité par le roi, mais par son concierge. Il a été mis en location à partir de 1666, et a été vendu comme bien national en 1799. Ce pavillon est traversé au rez-de-chaussée par la rue de Birague.

N°1 bis : Hôtel Coulanges

Hôtel bâti en 1606 pour Philippe de Coulanges et sa femme Marie de Bèze. Leur petite-fille, Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné y est née le 5 février 1626. Le peintre post-impressionniste Georges Dufrénoy (1870-1943) y vécut de 1871 à 1914, date de son déménagement pour le no 23 de la même place. 

N°3 : Hôtel de Montmorin

Hôtel de Simon le Gras de Vaubercey, secrétaire des commandements d’Anne d’Autriche. La bibliothèque de l’Union centrale des arts décoratifs y était installée avant 1904. L’acteur Jean Claude Brialy y a vécu jusqu’en 1984. 

N°5 : Hôtel de la Salle

Hôtel Caillebot de La Salle. Deux précieuses de l’entourage de Marie de Médicis y ont logé en 1631 : Anne Donie (Madonte) et Madeleine de Souvré (Stéphanie). Jules Cousin, à qui l’on doit le musée Carnavalet et bibliothèque historique de la ville de Paris y est mort en 1899.

N°7 : Hôtel de Sully

Place de la Bastille - Hôtel de Sully

Le jardin de l’hôtel de Sully communique avec la place des Vosges.

Hôtel construit par la veuve du maître des requêtes Huaut de Montmagny en 1611, il est connu sous le nom d’hôtel de Sully. Il communiquait avec le grand hôtel du 62, rue Saint-Antoine. Cet hôtel devint la propriété de Sully en 1634, qui lui donna son nom.

N°9 : Hôtel de Chaulnes

Hôtel du conseiller du roi Pierre Fougeu-Descures où logea Louis XIII pendant les fêtes de l’inauguration de la place Royale. Il a appartenu au Duc de Chaulnes (1676-1744). La tragédienne Rachel habita au premier étage de l’immeuble. La façade sur la place, la galerie, la toiture, la décoration d’un grand salon, les dessus de porte et une cheminée sont classés monument historique. Le 1er étage est actuellement le siège de l’Académie d’architecture.

N°11 : Hôtel Pierrard

Hôtel ayant également appartenu à Pierre Fougeu-Descures, qui y eut pour locataire Marion Delorme entre 1639 à 1648. L’hôtel a appartenu à Jean-Baptiste Colbert de Saint-Pouange, puis à son neveu Pierre Colbert de Villarcef, puis à Gilbert Colbert, marquis de Chabannais.

N°13 : Hôtel Dyel des Hameaux

Hôtel d’Antoine de Rochebaron (1601-1669) construit vers 1630. Il appartint au duc Louis de Rohan-Chabot à partir de 1680 et resta dans sa famille jusqu’à sa vente en 1764 à François Prévost.

N°15 : Hôtel Marchand

Cet hôtel fut acheté en 1701 par le duc Louis de Rohan-Chabot. L’Union centrale des Beaux-Arts appliqués, fondée en 1864, y eut son siège, un musée, une bibliothèque et une salle de conférences.

N°17 : Hôtel de Chabannes

Hôtel du lieutenant civil et président aux enquêtes Nicolas le Jay. Bossuet y fut locataire de 1678 à 1682.

N°19 : Hôtel de Montbrun

Cet hôtel a été légué en 1852 à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris. La façade sur la place a été refaite en 1921.

N°21: Hôtel du Cardinal de RichelieuPlace de la Bastille - Hôtel de Richelieu

Hôtel où le cardinal de Richelieu semble ne pas avoir habité. L’hôtel a cependant été acheté par Robert Aubry en 1610 qui y logea le maréchal de Brézé, beau-frère du cardinal. Le maréchal-duc de Richelieu, arrière-petit-neveu du cardinal, le racheta en 1659 pour 167 000 livres. Il l’agrandit en achetant l’hôtel voisin au prince de Guise, dont il épousa la fille en 1734. La grande-duchesse de Toscane y mourut en 1721. Alphonse Daudet aurait habité dans la cour en 1877.

N°23 : Hôtel de Bassompierre

Cet hôtel fut habité par Marie Touchet de 1614 jusqu’à sa mort en 1638. Sa fille cadette, Marie-Charlotte de Balzac d’Entragues (sœur de Catherine Henriette de Balzac d’Entragues) l’acheta en 1624. Son fils, Louis II de Bassompierre, évêque de Saintes, le vendit en 1665 à l’Hôtel-Dieu, qui le mit en location. L’hôtel fut rattaché à l’hôtel Richelieu (21, place des Vosges) en 1734.

N°25 : Hôtel de l’Escalopier

Hôtel du conseiller d’État Pierre Gobelin du Quesnoy. Il tenta d’incendier son pavillon par dépit amoureux pour Mademoiselle de Tonnay-Charente, la future Madame de Montespan. Il le loua ensuite aux Maillé-Brézé, et le vendit en 1694 au conseiller au parlement Gaspard de l’Escalopier.

Côté pair
N°2 : Hôtel Genou de Guiberville

L’ancien hôtel Genou de Guiberville. 

N°4 : Hôtel du 4 place des Vosges

En 1605, Noël Regnouart, secrétaire de la chambre du Roi et proche de Sully, achète une parcelle de huit toises de largeurs (4 arcades) sur la place Royale et y fait construire une maison. Ensuite, l’hôtel est passé par une multitude de propriétaires, par ventes ou héritages.

N°6 : Hôtel de Rohan-Guémené

Hôtel de Rohan-Guémené, au deuxième étage duquel se trouve l’appartement de 280 m2 que Victor Hugo occupa de 1832 à 1848. Le bâtiment a été transformé en 1902 en musée, – la Maison de Victor Hugo – qui accueille en moyenne 160 000 visiteurs par an. L’entrée aux collections permanentes est gratuite depuis .

N°8 : Hôtel de Fourcy

L’ancien hôtel de Fourcy fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°10 : Hôtel de Châtillon

L’ancien hôtel de Châtillon (ou hôtel de Marie de Lyonne ou de Gagny ou Chatainville) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le.

N°12 : Hôtel Lafont

L’ancien hôtel Lafont ou de Breteuil (ou hôtel Dangeau ou de Missan ou de Sainson) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le.

N°14 : Hôtel de Ribault
Place de la Bastille - Place des Vosges. côté est

By Thierry Bézecourt via Wikimedia Communs

L’hôtel de Ribault, ou anciennement de Langres, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

Le rabbin David Feuerwerker, médaillé militaire, qui s’est distingué par son engagement dans la résistance et et dans sa communauté, y habita avec sa famille de 1948 à 1966.

N°16 : Hôtel d’Asfeldt

L’ancien hôtel d’Asfeldt fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°18 : Hôtel de Clermont-Tonnerre

L’ancien hôtel de Clermont-Tonnerre fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°20 : Hôtel d’Angennes de Rambouillet

L’ancien hôtel d’Angennes de Rambouillet fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°22 : Hôtel Laffemas

L’ancien hôtel de Laffemas fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°24 : Hôtel de Vitry

L’ancien hôtel de Vitry (dit aussi hôtel de Guiche, de Boufflers, de Duras ou Lefebvre-d’Ormesson) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°26 : Hôtel de Tresmes

L’ancien hôtel de Tresmes (dit aussi hôtel de Gourgues) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le .

N°28 : Hôtel d’Espinoy et Pavillon de la Reine

Il est diamétralement opposé au pavillon du Roi. Un passage situé au rez-de-chaussée relie la place des Vosges à la rue de Béarn.

 

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